Le Musée national des beaux-arts , qui peut être aujourd’hui encore considéré comme le plus important musée d’art universel en Algérie et sur le continent africain, voire dans le monde arabe, renferme en plus d’une importante collection d’ œuvres peintes, des sections conservant des dessins, gravures et estampes anciennes, un bel ensemble de sculptures des XIXème et XXème siècles, ainsi qu’un petit ensemble d’art décoratif, regroupant des produits céramiques, de la verrerie, ainsi que du mobilier ancien provenant principalement de deux anciennes demeures d’Alger; le musée conserve également une collection de numismatique des XVIIème, XVIIIème, XIXème et XXème siècles.
Un des points forts de la visite est sans nul doute le Cabinet des Estampes où sont exposées les œuvres du maître de la miniature algérienne, Mohamed Racim.
La collection dite « historique » concerne le fonds le plus ancien du musée ; débutant à la fin du 14èmesiècle européen, l’exposition chronologique permet de parcourir six siècles d’histoire de l’art, illustrant pour la plupart, les grands mouvements artistiques qui ont vu le jour en Europe, des primitifs aux XVIIème flamand, français et italien, le XVIIIème siècle étant, quant à lui, bien illustré par la nature – morte française et hollandaise , le clair-obscur d’inspiration caravagesque, le portrait de cour et le paysage rustique; la période la mieux représentée dans ce parcours, demeure sans conteste, le XIXème siècle, une période riche en mouvements artistiques qui devaient décider de l’orientation de l’art moderne; depuis 2007, deux nouvelles salles abritent l’art orientaliste depuis le XVIIIème jusqu’aux créations inspirées par l’Algérie, à partir de la seconde moitié du XIXème siècle . Ces salles portent le nom de deux grands maîtres de l’art algérien contemporain, Mohamed Temam et Mohamed Louaïl qui furent des précurseurs de l’art moderne algérien.
Hormis la salle Bachir Yellès, qui abrite, au second étage, les œuvres des premières générations de peintres algériens, telles que Yellès Bachir, Hemche Abdelhalim, Bouzid Mohamed, Mesli choukri, Issiakhem M’Hamed, Mammeri azouaou, Benaboura Hacène, le Musée National des Beaux-Arts a par ailleurs consacré tout son premier étage à l’art algérien du XXème siècle, tandis que le Cabinet des Estampes renferme un des joyaux de la collection : les miniatures de l’artiste algérien Mohamed Racim, considérées comme trésor national.
Le musée renferme d’autres collections qui lui confèrent une originalité propre : citons notamment le fonds dit de « l’Ecole d’Alger » et des pensionnaires Abd-El-Tif qui réunit à lui seul plus de 1500 œuvres ; sous cette appellation, sont regroupées les productions des artistes peintres, graveurs, aquarellistes natifs d’Algérie dont certains ont accédés à une renommée universelle ; c’est notamment le cas pour le sculpteur Paul Belmondo, devenu Prix de Rome et grand prix de l’Algérie en 1936. Les œuvres de cette section sont montrées de manière thématique et renouvelée au troisième étage du musée, aile est.
L’art plus contemporain accède à la collection du musée dès 1963, grâce à une donation connue sous le nom « fonds art et révolution » ; elle fut le fait d’un groupement d’artistes renommés du monde entier, interpellés par la lutte menée par le peuple algérien et désireux de célébrer avec l’Algérie, son accession à l’indépendance. Parmi ces artistes, on peut citer le chilien Echauro Matta, dont on pourra voir l’œuvre « Cuba si, Argelia también » dans l’aile ouest du musée, ainsi que celui du plasticien turc Abidine Dino, « Manifestation pour la paix ».
La constitution de ces collections est le résultat d’achats conséquents qui furent réalisés auprès des plus grandes galeries d’art internationales, des artistes et de collectionneurs. Un effort particulier a été fait, depuis l’indépendance, pour enrichir le musée, plusieurs nouvelles sections ayant pu être créées au cours des 50 dernières années. Le musée a par ailleurs bénéficié de budgets spéciaux qui lui ont permis de procéder à la restauration d’un grand nombre d’œuvres majeures ; celles-ci sont signalées à l’attention du public par des chevalets en plexiglas.
Le Musée National des Beaux-Arts a d’autre part, depuis quelques années, imaginé un parcours dédié à la sculpture, au sein de ses espaces intérieurs et extérieurs. Le hall d’entrée supérieure, la mezzanine est, la bibliothèque et l’entrée du Salon Carré présentent des ensembles de sculptures de l’école d’Alger tandis que La Pergola propose une superbe promenade – découverte de statuaires de la fin XIXème et du XX7me siècles, montrant les écoles belge, française, polonaise; les œuvres sculptées anciennes suivent le parcours des collections historiques, les plus anciennes d’entre elles étant présentées dans la salle Aïcha Haddad.
En contrebas, sur la terrasse panoramique, d’imposants moulages historiques, ayant fait l’objet d’une restauration d’envergure, retracent l’histoire de la sculpture universelle à l’intention du jeune public et des visiteurs désireux de s’entraîner au dessin.